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15 avril 2009 3 15 /04 /avril /2009 20:05
A l'époque où l'Art n'était pas encore une industrie, ceux qui décidaient d'en vivre allaient rechercher de riches bonnes âmes pour financer leur besoin de créer.
Le mécénat est à l'origine des plus grands noms. Leonard de Vinci et son pote François 1er comptent parmi les plus connus.
L'Art a longtemps eu pour vecteurs la religion (architecture, peinture...), celui de la guerre (ingéniérie, musique, ...) ou tout simplement lui-même.
Aujourd'hui, la place de l'Art dans la société a changé.
L'art religieux reste figé dans le temps.
La science a pris ses distances.
Et faire de l'art pour l'Art est devenu incongru dans ce monde plus que jamais obsédé par le profit.
L'art, qui différencie l'Homme des autres espèces, est devenu un simple bien de consommation. Une industrie bien rodée.

Bon, après ce passage où j'essaie de parler comme un prof de philo sous LSD, je vais t'expliquer à toi, fidèle lecteur/lectrice pourquoi j'aborde ce sujet pas spécialement passionnant.

Depuis quelques mois, le gouvernement français tente de faire passer une loi ayant pour but (je résume à fond là) de punir les internautes qui téléchargent des MP3 ou des divx.
C'est la fameuse loi HADOPI.
Le crédo des défenseurs de cette loi est que le téléchargement tue la création artistique.
Mais les premiers à s'être plaints du téléchargement ne sont pas les artistes... mais les majors et autres intermédiaires de l'industrie.

Quel avenir pour l'Art ?
Un retour aux sources.

Internet a rendu ces intermédiaires du secteur complètement obsolètes : il est devenu trivial pour un artiste de trouver son public, à hauteur de son talent (somme toute très subjectif).
Les supports matériels tels les CD/DVD et autres perdent chaque jour du terrain face au numérique (mp3, VOD).
L'expérience d'artistes reconnus (RadioHead, Mattrach, ...) sur la libre diffusion des oeuvres a même montré l'inutilité des SACEM et autres rapaces.
Dans le domaine musical, Jamendo a ouvert la voie, Spidart l'a suivi. Et les artistes aussi. Petit à petit, les uns après les autres.
Il est vrai que l'art cinématographique est plus coûteux dans son ensemble, donc a priori plus difficile à faire évoluer.
Toutefois, il ne faut pas oublier que l'argent ne fait pas la qualité. Des exemples ? Projet Blair Witch (60.000$) et Astérix aux jeux olympiques (78.000.000€) !

L'Art ne se consomme pas, il se goute.
Du coup, il n'y a plus cet aspect client-fournisseur. Mais mécène-artiste.
C'est un tout nouveau climat qui s'installe.

Ceux qui n'apprécient pas les oeuvres d'un artistes passeront simplement leur chemin.
Les autres feront de la promotion pour l'artiste (vive les réseaux sociaux et le web participatif !), iront à ses concerts, feront des dons, achèteront divers goodies... et nous sous-estimons parfois bien trop la valeur d'un simple remerciement sincère.
Nous sommes tous des artistes (oui, faire des colliers avec ses croûtes, c'est de l'art aussi) et tous des mécènes à la fois.
Par conséquent, nous pouvons à tout moment passer d'un côté comme de l'autre, au gré de nos inspirations... d'où l'intauration rapide d'un respect mutuel des deux parties.

Certains ont avancé l'idée d'une licence globale. C'est-à-dire payer une taxe mensuelle qui sera reversée à la création artistique.
Et en échange, le public a le droit de télécharger les oeuvre comme un porc.
C'est une fausse bonne idée. Car d'une part le public garde le statut de consommateur, ensuite l'art est dans ce cas considéré comme quelque chose de "vital" (alors que c'est sa futilité qui le fait Art) et enfin (surtout !) les gains financiers générés seront distribués arbitrairement.
Pour ce dernier point, en effet, cela revient à dire qu'il faut se déclarer artiste auprès d'une instance (un peu comme à la SACEM) afin de pouvoir toucher une partie du pactole.
Et qu'en plus, le consommateur paie aussi pour des oeuvres qui l'indiffèrent ou le débecte. Ce qui altère considérablement l'important lien artiste-public.

Pour résumer, télécharger (légalement ou non) une oeuvre est une marque de respect envers l'artiste et un bras d'honneur envers ceux qui se sont gavés sur leur dos ce siècle dernier.
La loi HADOPI peut toujours passer, les artistes et le public ne sont pas dupes.
Achevons cette industrie malsaine en l'ignorant, elle et ses soldats. Qu'ils soient sur scène politique ou à l'Olympia.

Boycottons les produits estampillés SACEM.
Boycottons les films à gros budget avec des stars aux cachets mirobolants.
Soutenons Spidart, Jamendo et les autres.

Bon, c'est pas tout, mais j'ai un Pokemon Gold à finir moi...
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commentaires

A
<br /> Ton blog a un an Buse !<br /> Happy Birthday !<br /> <br /> <br />
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